samedi 23 mars 2024

Et si nous démontions ?




22 mars 2024 le démontage commence.



Nous sommes juste en phase de démontage, pas de rénovation. Nous allons pouvoir trier les pièces et voir ainsi ce qui est à remplacer.

Le plus fastoche à sortir ce sont les caches latéraux. Ceux-ci présentent donc quelques fissures dont nous avons parlé, en voici un aperçu.



Sur les caches sont collés des logos "CD 50" malheureusement un des deux est tombé, il a été recollé et, dans l'opération, il s'est tordu. Comme il est en aluminium je ne sais pas du tout comment le redresser.


Les deux caches et le fer à souder qui va (devrait) les réparer...


La selle tient par deux vis et un emboîtement. Son dessous est très sale, mais peu abîmé.
Le caoutchouc a lâché au démontage : à changer.


Les points d'oxydation de la selle :


A l'arrière, c'est insignifiant.



Sur les côtés en revanche, c'est davantage atteint. Je vais devoir traiter  : poncer à nu, pose d'antirouille, ponçage de la totalité du dessous et peinture. Je sais faire ça, mais, il y a un mais. Pour faire bien il faudrait enlever la housse et décoller la mousse or si je sors la housse, il y a de fortes chances (chance tu parles...) pour que ladite housse se déchire à la tension du remontage. La housse neuve existe, mais celle-ci est joliment patinée et je tiens à la garder.
Je vais donc faire a minima et si ça me sort par les yeux et bien je referai !



La sangle est bien rouillée sur les extrémités, ce sont les parties métalliques de renfort au niveau des fixations. A reprendre, ce n'est pas compliqué à réaliser.

 


Le cadre débarrassé de la selle fait moins le malin ! Il est sale le bougre...
Un peu d'oxydation également qui me conforte dans l'idée de ne pas le laisser comme ça et de faire une restauration totale.

                                                      


 Le carburateur est complet peu encrassé à l'extérieur.


Le réservoir est oxydé, assez lourd il doit avoir du dépôt en fond. Un traitement Restom s'impose pour le désoxyder et le traiter à la résine.


Les tampons en caoutchouc sont moches mais récupérables.


Evidemment le cadre méritera un gros nettoyage !
Une peinture lui redonnera un peu du lustre d'antan.


La pièce maîtresse d'une moto est toujours le réservoir. celui-ci est très beau avec ses flancs chromés et les grippe-genoux typiques des 70's. Le logo Honda de l'époque est superbe. Ils sont ici en parfait état comme le reste d'ailleurs. Il n'y aura qu'une préparation esthétique des éléments non peints et une peinture.



Les flancs chromés sont "encliqués" et vissés, il convient de les chasser avec un maillet en caoutchouc avec douceur et sens du commun !



Le robinet d'essence est totalement colmaté par du goudron. Réfection totale pour lui et bon boulot dans le réservoir à faire.
Le bouchon du réservoir recevra un joint neuf.




Le démontage du carbu ne réserve pas de mauvaise surprise, il a été arrêté vide donc pas de colmatage, bien sûr il sera rénové avec joint, tamis, trempage et nettoyage.





On croirait le flotteur neuf, étonnant !


Le rétroviseur est piqué, la laine d'acier le mettra à neuf.


Nous sommes dimanche 24 mars et le temps maussade nous permet de continuer le démontage.

Présentement, n'ayant pas envie de me mettre à croupeton ni de me baisser - ce que je ne peux plus  faire sans plier les genoux depuis mon opération - je m'attaque donc aux parties hautes.
Facile, je travaille  assis !

L'intérieur du phare sale est impeccable car aucun bidouillage ne vient ternir le tableau.


L'optique est démontée. Tout est complet, l'ampoule est bonne, il manque juste une agrafe qui a sauté comme une folle dans l'établi : impossible de remettre la main dessus !
A ce propos on n'imagine pas un instant la distance parcourue par une agrafe qui saute comme une folle... c'est étonnant.


Ici des photos témoins pour le passage des faisceaux qui entrent dans le phare*.
*sans pour autant en ressortir


Le phare déposé, on peut extraire le compteur qui est simplement clipsé. Afin de ne rien casser on le fera venir en comprimant le clip avec douceur.


Le compteur est comme neuf ! Son caoutchouc un poil collé certes mais le reste est bôô...
L'ampoule est bonne la deuxième absente, elle a dû en avoir marre d'attendre depuis 51 ans !


Ci-dessous les quatre clignotants superbes, aucun poc même pas de rayures sur les cabochons.
Les quatre ampoules testées sont fonctionnelles, il manque quatre vis de cabochons. Ces vis sont minuscules et leur têtes très fragiles, lors des démontages pour changer les ampoules, les têtes sont souvent détériorées et les vis inutilisables. Il vaut mieux alors ne pas les remettre telles quelles sous peine de ne pouvoir le redémonter par la suite.
Curieusement il n'y a aucun caoutchouc, il faudra demander à Philippe s'il sait quelque chose à ce propos.


Le moche klaxon en bon état. Non testé car je n'ai pas de batterie. Pour cet accessoire Honda ne s'est pas foulé sur l'esthétique...

 

Le devant du CD à poil...


Les câbles sont moyens, l'embrayage effiloché à changer, concernant celui du compteur je l'ai en neuf dans mon stock de pièces du magasin de mon frère (!) celui de frein a la gaine cassée, bref on risque passer par un changement de l'ensemble.
Quant à eux, les leviers reviendront à de meilleurs sentiments une fois polis.


Un très joli feu arrière ovale équipant une partie de la gamme Honda vers 1970. Son caoutchouc est très sec, il faudra le récupérer car indisponible en neuf, l'ampoule est hs, le reste à préparer.


Pour clore la journée, une vue des clignotants démontés avec leur intérieur comme sorti d'usine ! 😎
Il faudra juste leur frotter le dos à la laine d'acier.




Pour la suite, je voudrais sortir le moteur afin de l'ouvrir et évaluer ce qui doit être remplacé avant une seconde commande de pièces.

Lundi 25 mars

J'avais posé le réservoir dans le garage extérieur afin de ne pas embaumer mon atelier avec la vieille essence qui, comme chacun sait, possède une odeur redoutable et persistante.
Voici ce que j'ai trouvé dessous : une "belle" coulée de goudron, l'équivalent d'un bon verre à moutarde. Le traitement Restom ne sera pas du luxe pour lui.





Sinon aujourd'hui le CD a simplement été vidangé, je n'ai rien fait d'autre. Il fait si beau que nous en profitons pour bosser dehors.

L'huile tombée du carter était comme de l'huile en bouteille - la couleur j'entends par là - il fut donc vidangé juste avant son arrêt il y a 50 ans. Le carter doit être très propre pour avoir de l'huile comme cela et ce moteur ne présente aucune fuite d'huile, rien ! 
Une question se pose alors, est-il nécessaire de l'ouvrir dès maintenant ? Pourquoi ne pas tenter une remise en route tel quel, après vérification de ce qui peut l'être mais sans démontage évidemment.
Au pire s'il faut l'ouvrir ensuite, il est si facile à sortir (en apparence) que ce ne serait pas un gros travail. Moteur suspendu, hors du cadre, peu de démontage périphérique et un poids plume.
Bien entendu je le préparerai du point de vue esthétique : gros nettoyage, démontage et peinture des carters extérieurs. Si cela s'avère trop compliqué moteur entier et bien je démonterai.
Première des choses : le désolidariser du cadre. Normalement ce sera demain car la météo est minable.

Mardi 26 comme prévu, la météo fut minable, alors nous démontâmes 😂

Avant d'ôter le moteur il faut démonter la barre des repose-pieds puis l'échappement et la pédale de frein.

Il est bien sale le pot et c'est cuit derrière on risque s'embêter pour le ravoir le bougre. Sinon pour le sortir : deux écrous côté culasse et un côté cadre, c'est tout !


La chicane brille par son absence, il doit faire du raffut ! Son support a perdu un écrou. De nombreux éléments n'ont pas toutes les vis ou tous les écrous, beaucoup d'autres sont peu serrés, je ne m'en plains pas hein, c'est plus facile à démonter, quoique... 😀


Il y a un petit enjoliveur protecteur sur le coude.


Nous pouvons constater - ce que le lecteur attentif aura déjà fait - que le pot étant solidaire du coude, la collerette s'en trouve donc prisonnière.


Nous allons maintenant défaire tout ce qui doit l'être encore. Le témoin de stop, un ressort et les deux fils qui entrent dans le cadre.


Malheureusement il n'a pas bonne mine le zigue, même qu'il est bon pour la poubelle ! J'en ai de ces témoins en stock, ils sont tous différents mais se ressemblent et sont compatibles, il suffit d'avoir le bon ressort.


Ici on notera que le frein arrière réglé au delà des possibilités à même tordu la tige de réglage 😀 les mâchoires sont au bout du bout.


Des photos témoins pour le remontage.


Les éléments du frein arrière et la pédale.


La chaîne qui semble en état et que je conserverai.



Enfin ça y est il peut tomber !
Le moteur a été une aimable plaisanterie. Deux grosse vis/écrous au cul dudit moteur et hop, le voilà par terre, enfin non je le tenais et Patricia a dévissé. Il n'est pas lourd du tout.



Puis vint le tour du garde-boue arrière, six petites vis de 6x15 à peine bloquées et hop le voilà qui rejoint le moteur.


Le dessous du garde-boue vaut tous les prix ! Evidemment ce n'est pas une partie que l'on nettoie tous les matins au lever... On voit aussi la réparation à effectuer sur la partie basse. Malgré les apparences, les morceaux peuvent être raboutés, ce sera utile pour la soudure ou du moins la tentative.


Il perd petit à petit tous ses attributs le pauvre :


La roue arrière vient facilement. Il y a des caoutchoucs amortisseurs de couple à l'intérieur. Ceux-ci sont encore bons et, vu la puissance de la bête, je les garderai.



Ce système de démontage de la roue permet de laisser en place le frein arrière ainsi que la couronne et le chaîne. J'avais besoin de démonter l'ensemble. L'écrou de blocage du frein s'est montré très, très récalcitrant, il était "foiré" tant et si bien que j'ai dû le scier lui et l'axe sur lequel il était monté !
Sur ce coup je me suis bien emm.....


L'ensemble frein, axe et un tendeur de chaîne le second ayant "fumé" lors du sciage.



Le jeudi 11 avril 2024, 

Alain le retour après quelques jours passés en Finistère chez Alice, notre fille, qui est à l'origine de mes blogs de restauration. Je n'ai évidemment pas travaillé sur le petit engin. 
Il reste à démonter la roue avant, le garde-boue, la fourche, le guidon et la béquille.
Dans les jours qui viennent je vais aussi mettre en trempage le robinet d'essence vu son degré de colmatage et je traiterai le réservoir. Il nécessitera un bain de plusieurs jours pour être parfaitement dégoudronné et dégraissé. Je m'occuperai des pièces faciles qui peuvent être travaillées sans effort au sol ou plié. Il va falloir également commander les pièces qui manquent à l'appel.

Cela suffira à ma peine, en effet je suis depuis hier une radiothérapie qui doit me mettre "à plat" c'est prévu ! Tous mes matins (sauf week-end) sont bloqués pour 37 séances et je dois faire plus de trois heures et demies de route pour 10 minutes de traitement...
La rénovation du cd servira de thérapie mais aussi et surtout de plaisir autant que faire se pourra.

On se retrouve ce week-end pour la fin du démontage.

Vendredi 12 avril, je suis en week-end ! Voilà bien longtemps que, retraite oblige, j'avais oublié la notion de week-end. Là avec mes obligations sanitaires quotidiennes, il me tarde d'arriver au samedi. Ma foi ce n'est pas déplaisant 😀

Cet aprèm donc nous démontâmes plus avant la moto. Plus avant c'est le cas de dire puisque il s'est agi de la partie avant de la moto.

Pour commencer l'antivol et le contacteur général. Les deux sont fonctionnels et en bon état de fonctionnement. Nous faisons des photos de repérage pour après.

Repérons les sorties du cadre et le passage des fils. Petite étiquette Honda à changer si le cadre est repeint, j'en ai mais le graphisme est légèrement plus petit.


Le faisceau sera englouti par le cadre lors du démontage...


... et il ressortira par ici photo de gauche. Seul problème, il ne passe pas à cause du bloc filtre à air qu'il faudra ôter, c'est très ennuyeux. 
Lors de la restauration de mes 125 CD et SS, j'ai eu affaire à ce même montage à la noix. "Croyez moi sur parole, c'est un truc à la con" (Victor Hugo)...

Photo de droite le truc dont on cause, bien planqué et gentiment inaccessible dans le caisson du cadre. 


Ensuite j'avais envie de démonter les mâchoires arrières qui m'avaient résisté en mars.
Elles font moins les malines, défaites et direction la poubelle.


La roue avant voyage en direction de l'établi. Démontage de gamin, un écrou, on chasse l'axe et hop !


Même pas rouillée la roue, un léger piquage qui reviendra à la force des bras... que je n'ai plus.


Quatre vis plus tard, le garde-boue avant rejoint la roue, il est sale, très sale, très très sale 😂
Quelques point de rouille sur le tringles de fixation sinon bon état général, que de la cosmétique à faire.


Enfin on vérifie les mâchoires de frein, en bon état, elles seront gardées.



Le guidon est fixé par un pontet et quatre vis moches à souhait, non chromées elles sont ternes et tristes. Ici aussi le chrome est très bien conservé. Il faudra sortir les cocottes et le câble de gaz. Ce sera lors de la préparation de l'ensemble.
A droite nous remarquons la sortie des faisceaux de l'intérieur du guidon. Les frottements ont entraîné une usure des gaines, blessure des fils et des soucis électriques à l'époque.
Une réparation de fortune avec du scotch. On réparera tout cela. Il n'est pas trop difficile de sortir ces faisceaux du guidon mais c'est encore plus simple quand on sait comment s'y prendre car cela peut être agaçant, surtout au remontage.


Ce soir, j'ai bien avancé espérant finir le gros démontage demain. 
Il reste la fourche, la boîte à air dans le cadre et le faisceau électrique général.

En voici les photos :




Samedi 13 avril 2024 jour où l'on termine le démontage.

Avant de commencer à l'atelier, un passage au garage où le réservoir est mis en dégraissage. Il s'agit de le faire tremper dans ce bain de dégraissant Restom* pendant l'après-midi, la nuit et la journée de demain. En effet bien colmaté par du goudron, je préfère assurer le coup et le dégraisser parfaitement afin que la résine adhère impeccablement ensuite.

* je ne touche rien de la marque Restom, simplement je n'ai pas trouvé mieux (ni cherché !😂)


Il faut boucher les orifices du robinet et je ferme en haut lors des secouages avec le bouchon muni de son vieux joint. Gaffe de ne pas faire tomber dans le réservoir la collerette en plastique du bidon. 


C'est parti pour 40 heures de bain :


Nous passons au démontage de la fourche. Déblocage des bouchons hauts des tubes puis des vis du té inférieur. Ce sont elles seules qui tiennent les tubes !


Une fois ces vis enlevées et le té supérieur ôté, le tube de fourche descend quasiment seul. On récupère alors les enjoliveurs de fourche et les supports de phare.
Attention à ce stade, il faut penser que les tubes contiennent toujours l'huile. Il suffira de les retourner pour les vider. On ouvrira tout de même la vis de vidange au bas du tube pour laisser entrer l'air dans la fourche.
Je préfère procéder à la vidange une fois démontés car il reste toujours de l'huile dans les tubes si on vidange moto sur roues et après on en fiche partout !


Notons que le remplacement des spis ne sera pas du luxe, ça suinte là  !


On n'oubliera pas de caler l'engin sinon il ira au tapis. Le faible poids permet de faire toutes ces opérations facilement et seul.


Voici les éléments  de la partie haute de la fourche ainsi que les ressorts de tubes.


Bien que n'étant en aucun cas un influenceur, mes lecteurs avisés noteront que je ne recule devant aucun sacrifice : admirez l'assortiment nappe/voiture ! Notez aussi que je n'ai pas cherché la facilité pour la teinte...


Dans la foulée, direction l'établi du fond pour enlever les joints spis de fourche. C'est embêtant, sale et peu pratique.

Fourreau bloqué dans l'étau, on enlève le gros circlip (pince spéciale indispensable), puis on chauffe le haut du fourreau au décapeur thermique pour ramollir et décoller le joint ainsi que dilater l'alu. Ensuite il ne reste plus qu'à tirer (par coups trè secs) le tube qui sortira du fourreau amenant avec lui le spi.
On conserva ces vieux spis pour le remontage des neufs.


Les tubes sont en très bel état, les fourreaux aussi du reste, l'intérieur est à l'avenant.



Il faut enlever le té de fourche supérieur grâce à une sorte de grosse vis qui fait cage à billes du roulement, récupérer les billes et on pourra retourner le cadre.


Après avoir fait quelques photos du montage de la béquille centrale, nous enlevons icelle qui ne tient que par un axe, un écrou et l'ancrage du ressort.





Le cadre on le voit a été mis à l'envers. On distingue maintenant la centrale des clignotants et la bobine dont le câble haute tension est endommagé. Il faudra soit le raccourcir si possible, soit le réparer soit enfin le changer ce qui ne ferait pas rire du tout !






Le bras oscillant est démonté. Un seul axe à enlever, même pas grippé ce qui est rare.


Pour achever le démontage, il reste à sortir le gros bloc filtre à air casé dans la poutre du cadre. On se demande toujours comment il a pu entrer là-dedans. Il s'agit de rentrer l'embout de la pipe caoutchouc liaison filtre à air / carbu. On doit chauffer au décapeur, le caoutchouc étant bien trop durci.
Las, si le caoutchouc est rentré, le bloc refuse de sortir ou plus exactement je n'y arrive pas. Comme il est en parfait état, je décide de la laisser et de me débrouiller ensuite pour travailler autour...


Le voilà le machin et encore, on ne voit pas la cartouche du filtre à air qui est dans le tube du cadre, derrière l'espèce de vessie noire !


Je réussirai juste à sortir le faisceau électrique.


Ce soir le démontage est achevé et le CD est prêt à être restauré, début la semaine prochaine.
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